IMMUNITÉ ET COVID : PART 1
Chaque année des virus créent des épidémies
Soutenir notre immunité : la priorité !
Énormément d’études sortent chaque année concernant notre système immunitaire et sa capacité à lutter contre les infections.
Les mécanismes de l’immunité, bien qu’excessivement complexes et encore très mal connus, font cette année plus que jamais l’objet de nombreuses recherches.
Pour centraliser des publications internet et Facebook je tente de commencer une série d’articles issues de communications diverses (dont je citerai les sources) et de mes lectures variées ainsi que de ma pratique clinique.
Comment optimiser et préserver ses défenses immunitaires
L’EFSA – l’Autorité européenne de sécurité des aliments – considère que six vitamines (A, C, D, B6, B9 et B12) et quatre minéraux (zinc, fer, cuivre, sélénium) sont essentiels à une bonne santé immunitaire, et donc notre capacité à lutter contre la COVID-19.
Une étude espagnole récente a examiné plus attentivement les preuves scientifiques les concernant.
Ce que l’étude montre (extrait d’un article de LaNutrition.fr)
Des chercheurs espagnols publient dans la revue Nutrients une synthèse des connaissances sur les nutriments indispensables dans le cadre de la pandémie de COVID-19. Ils se sont concentrés sur les six vitamines et quatre minéraux déjà cités par l’EFSA. Leur analyse incluait des études réalisées dans dix pays européens : Espagne, Belgique, Italie, Royaume-Uni, France, Pays-Bas, Portugal, Allemagne, Danemark, Finlande.
Globalement, les pays dans lesquels les apports en micronutriments étaient insuffisants souffraient plus de la COVID-19.
Plus précisément, les chercheurs ont trouvé que :
- le déficit en vitamine D est fréquent en Europe, et notamment en France, en Espagne et en Italie,
- l’Espagne était le pays avec le moins d’apports en vitamines D et A et il figurait dans le top 3 des pays ayant le moins d’apports en vitamine B12. Or l’Espagne a payé un lourd tribut à la COVID-19.
Les personnes dont les apports en vitamines D, C, B12 et en fer étaient les plus élevés avaient le moins de risque de contracter la COVID-19 et d’en décéder. Il y a également des facteurs génétiques qui prédisposent certaines personnes plus que d’autres à des déficits en micronutriments.
L’étude met en évidence l’importance de la vitamine D et du fer pour la santé immunitaire.
Par conséquent, pour prévenir la COVID-19, il semble important que les personnes à risque de déficit connaissent leur statut (en vitamine D, fer, zinc…) et se complémentent si besoin, d’autant plus que nous entrons dans la période automnale.
Que faire en pratique ?
Cette étude suggère que pour préparer son organisme à une possible infection par le coronavirus il vaut mieux avoir des apports suffisants en :
- vitamines A, C, D, B6, B9, B12
- zinc, fer, cuivre, sélénium
Ces vitamines et minéraux peuvent se trouver dans l’alimentation et dans des compléments alimentaires.
Cependant notre alimentation ne parvient que très rarement à obtenir des taux suffisant dans tous ces secteurs, sans compter les nombreuses pathologies gastro-intestinales, le stress, les déséquilibres alimentaires (allant de la « mal-bouffe » junk food, aux régimes crudivoristes ou bien encore aux végétaliens / vegan impliquant obligatoirement des carences), en passant par de nombreuses autres états pathologiques comme le diabète de type 2 et les personnes obèses (ou pire : les chirurgies bariatriques) ayant des besoins accrus en micronutriments et souffrant de nombreux déficits en vitamines et oligo-éléments.
Il est alors nécessaire d’avoir recours à des compléments alimentaires de qualité !
Un essai clinique pilote randomisé apporte des preuves en faveur de suppléments de vitamine D
Après de très nombreuses observations, enfin des preuves cliniques montrant l’intérêt de la supplémentation en vitamine D pour se prémunir des virus et notamment de la COVID-19.
Un point fort de l’étude est que le groupe vitamine D et le groupe témoin étaient généralement similaires en termes d’âge, sexe, comorbidités (maladies pulmonaires, cardiovasculaires et rénales, diabète de type 2 et immunosuppression) et biomarqueurs cliniques de gravité de la maladie (taux d’oxygène, protéine C-réactive, interleukine-6, ferritine, D-dimère, lactate déshydrogénase et numération des lymphocytes). Il y avait cependant comparativement plus de deux fois plus de personnes hypertendues dans le groupe témoin.
Ce que les chercheurs ont trouvé
Les personnes manquant de vitamine D3 ont un risque plus élevé de complications mais aussi un risque plus élevé d’infection.
L’étude souligne les propriétés immunostimulantes et anti-inflammatoires bien connus de la vitamine D.
13 des 26 patients (50%) du groupe témoin ont été admis en soins intensifs et deux sont décédés.
Dans le groupe vitamine D, un seul sur 50 (2%) a été admis en soins intensifs et aucun n’est décédé.
Vitamine D et aliments
Mécanismes de l’infection COVID-19 et comment le Zinc pourrait s’y opposer
Le Zinc, un métal anti-COVID
(extrait de la lettre du Pr. V. CASTRONOVO)
L’importance du zinc pour le développement et le fonctionnement du système immunitaire a été prouvée dans de nombreuses études.
Une carence en zinc entraîne une modification du nombre et un dysfonctionnement de toutes les cellules immunitaires. Les sujets dont l’état de zinc n’est pas optimal courent un risque accru de maladies infectieuses, de maladies auto-immunes et de cancers. Une légère carence en zinc étant généralement subclinique, elle passe inaperçue chez la plupart des gens.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) considère qu’au moins un tiers de la population mondiale est touchée par une carence en zinc. Cette carence en zinc serait responsable de 16% de toutes les infections respiratoires profondes dans le monde. De plus le zinc joue un rôle démontré d’inhibiteur de la réplication du Sars-Cov-2.
Ceci représente un indice fort d’un lien entre la carence en zinc et le risque d’infection et de progression sévère du COVID-19. Ceci met en évidence et souligne les avantages de la supplémentation en zinc, largement sous-estimés dans la gestion de cette crise sanitaire. Une analyse du statut en zinc de la population de plusieurs centaines de patients « tout venant » du laboratoire LIMS-MBNEXT indique que plus de la moitié des patients présente une carence en ce métal.
Légende du schéma « Mécanismes de l’infection COVID-19 et comment le Zinc pourrait s’y opposer »
(1) Il existe une intersection impressionnante de facteurs de risque connus de carence en zinc (cercle bleu) et de prédisposition à une infection sévère au COVID-19 (cercle rouge). (2,3) La supplémentation en zinc (Zn) pourrait déjà empêcher l’entrée du virus et supprimer également sa réplication, tout en soutenant la réponse antivirale des cellules hôtes. (4) Comme on sait que le zinc augmente la longueur et les mouvements ciliaires et maintient également l’intégrité des tissus, l’entrée du virus est entravée. (5−10) L’importance du zinc sur le développement et le fonctionnement des cellules immunitaires est multiple. Il convient de souligner que les effets du zinc ne doivent généralement pas être décrits comme activateurs ou inhibiteurs, car le zinc normalise dans divers cas le dépassement des réactions immunitaires et équilibre les rapports des différents types de cellules immunitaires. A titre d’exemple, le zinc empêche que des niveaux élevés de médiateurs inflammatoires, comprenant des espèces réactives d’oxygène et d’azote, ne détruisent le tissu hôte. Adapté de Front Immunol. 2020 Jul 10;11:1712.
Lorsque le bon sens rencontre l’évidence…
De nombreuses études récentes ont confirmé le rôle majeur du zinc non seulement dans la prévention de l’infection Sars-Cov-2 mais aussi dans l’inhibition de la réplication de ce virus. C’est donc un agent thérapeutique efficace. Il est d’ailleurs interpellant de constater que l’hyroxychloroquine, tant décriée, agit comme un ionophore pour le zinc. Ce médicament facilite l’entrée du zinc dans les cellules. Il est évidemment indispensable qu’il y ait suffisamment de zinc disponible!
Les études évaluant la supplémentation en zinc avec différentes doses et durées, concluent que 20 ou 40 mg/jour semble être une posologie sûre et efficace. Il convient de mentionner qu’il n’y a pas de consensus sur ces valeurs. Cependant, un taux de zinc trop élevé étant toxique et délétère pour le système immunitaire, il est vivement conseillé de déterminer le taux du zinc du patient avant toute prescription. Il est indispensable, en cas de carence sévère, d’adapter la posologie en conséquence pour atteindre rapidement le taux optimal et de vérifier sa bonne absorption.
Compléments alimentaires : tous ne se valent pas !
Compléments alimentaires : qualité, composition, dosage…
Le secteur des compléments alimentaires est en plein essort ces dernières années, et n’échappe pas à la règle du nombre : tous les laboratoires, et tous les produits, ne se valent pas.
Il peut être incompréhensible pour une personne non formée spécifiquement dans ce domaine, que des produits semblant porter le même nom et déclarant apporter la même chose, soient à ce point différents.
Entre deux produits présumés identiques, il peut y avoir des facteurs de 1000 en terme de composition de principes actifs, et certains pourront apporter un bénéfice évident alors qu’un autre pourrait ne faire qu’occasionner des troubles gastro-intestinaux…
Consulter des professionnels dûment formés
Et là encore, malheureusement l’habit ne fait pas le moine, et beaucoup de professionnels de santé, même bien pensant !, donnent chaque jour de mauvais conseils par manque de formation et de connaissance.
Et ce n’est pas le diplôme qui fait la valeur, dans ce domaine comme dans les autres du reste : un médecin peut s’avérer excessivement compétent comme être totalement ignorant de tous ces concepts (malheureusement la plupart ne sont pas formés aux approches de la Médecine Nutritionnelle et Fonctionnelle = MNF), et bien que certains naturopathes irritent le corps médical par manque de compétences, certains font preuve d’un extraordinaire niveau de connaissance ayant passé de nombreuses heures / années à se former dans ces domaines.
Et il en va de même pour tous les thérapeutes : ostéo, kiné, kinésio, chiro, nutritionniste, et tous les autres.
Demandez-leur simplement leur compétence dans ce domaine.
Comment savoir de quoi je manque ?
Pour répondre rapidement à vos questions : certains carences sont à rechercher d’après des signes cliniques (comme le magnésium), mais beaucoup nécessitent une biologie afin de s’assurer du taux précis dans ces dosages.
D’une part beaucoup de carences subcliniques / infracliniques entrainent des tas de perturbations physiologiques qu’il est important de réguler au plus tôt.
D’autre part, une fois les carences (et les excès !) décelées, des biologies de contrôle sont nécessaires afin d’en suivre l’évolution.
Quelques valeurs
- Vit D : pour rappel les normes santé optimales pour la vitamine D (et ses plus de 150 fonctions) : 150-200 mol/L (et non pas 75…)
- Vit D : 2000-6000 UI/j en moyenne suivant les cas et les individus
- Vit D : c’est une hormone liposoluble, préférez les formes en micro-émulsions pour s’affranchir du cycle entéro-hépatique (problèmes d’assimilation des graisses)
- Zinc : attention, tout comme le Fer et le Sélénium, il est néfaste en carence comme en excès
- Zinc : un apport journalier entre 10mg et 30mg est conseillé selon les cas
- Sélénium : un taux sanguin de 100-120 μg/L est indispensable
- Sélénium : un apport journalier entre 75 et 100 μg est conseillé (3 noix du Brésil !)
- Fer : on ne dose pas le fer sérique, mais la ferritine, et parfois un bilan martial complet s’impose (ferritine + coefficient de saturation + transferrine)
- Fer : ferritinémie 80-100 μg/L
Références
- 1.Zinc and its importance for human health: an integrative review. Roohani N et col. J Res Med Sci. (2013) 18:144–57.
- 2.World Health Organization. The World Health report 2002. Midwifery. (2003) 19:72–3.
- 3.The Potential Impact of Zinc Supplementation on COVID-19 Pathogenesis. Wessels I et col.. The Potential Impact of Zinc Supplementation on COVID-19 Pathogenesis. Front Immunol. 2020 Jul 10;11:1712.
- 4.Nutritional Interventions with Zinc, Selenium and Vitamin D for Raising Anti-Viral Resistance Against Progressive COVID-19. Alexander J et col. Nutrients. 2020 Aug 7;12(8):2358.
- 5.The key role of zinc in elderly immunity: A possible approach in the COVID-19 crisis. de Almeida Brasiel PG. Clin Nutr ESPEN. 2020 Aug;38:65-66.
- 6.COVID-19: Poor outcomes in patients with Zinc deficiency. Jothimani D et col. Int J Infect Dis. 2020 Sep 10:S1201-9712(20)
- 7.Can Zn Be a Critical Element in COVID-19 Treatment? Rahman MT et col. Trace Elem Res. 2020 May 26:1–9.
- 8.Improving the efficacy of Chloroquine and Hydroxychloroquine against SARS-CoV-2 may require Zinc additives – A better synergy for future COVID-19 clinical trials. Shittu MO et col. Infez Med. 2020
- 9.Zinc sulfate in combination with a zinc ionophore may improve outcomes in hospitalized COVID-19 patients. Carlucci PM et col. J Med Microbiol. 2020 Sep 15.
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